Urgence climatique : le futur est là

J’ai commencé à voter écolo avec Eva Joly. Déjà à ce moment-là, je trouvais important de lier les questions écologiques à la justice. Justice sociale. Qui de mieux qu’une ancienne juge anti-corruption qui avait lutté contre la finance prédatrice en Islande et en France pour représenter ces deux combats ?




À l’époque, les effets irréversibles du réchauffement climatique semblaient lointains. Pas lointains dans le temps, tous les signaux d’alarme étaient au rouge et rien ne laissait présager un tournant dans les politiques publiques fr ou internationales sur cet enjeu. Non cela semblaient lointain dans l’espace. Désertification, montée des eaux, températures extrêmes, réfugiés climatiques… depuis l’Europe ce futur apocalyptique semblaient loin.
Le futur est aujourd’hui présent.
Et avec le temps, la pollution industrielle s’est même payée le luxe de s’accélérer au lieu de se stabiliser à défaut de se réduire.
Une chose a changé :
la Com’.
Une grosse machine à greenwasher. Plus les industriels produisent, polluent, salissent et dividendisent la planète et plus les logos et leurs discours se verdissaient. Plus d’investissements en com’ qu’en restructuration des moyens de production. Des moyens aussi cruels pour la planète que pour les hommes. Épidémies d’infertilité, de cancers, de troubles psy, de dérèglements hormonaux, maladies professionnelles… Les industriels nous tuent en tuant la planète (ou l’inverse peu importe, la planète nous survivra de toute façon).
Le futur est aujourd’hui présent et il fait 50 degrés au Canada et aux États-Unis. Depuis plusieurs jours. Et maintenant que cette vague de chaleur touche des Blancs, de l’Occident, peut-être que cela va intéresser plus de gens. Les gens qui ne savent pas que l’on meure déjà de chauds en Inde ou qu’il y a déjà des milliers de réfugiés climatiques ailleurs en Asie.
Le monde que l’on lègue à la nouvelle génération est beau. Encore. Mais il y gèle maintenant au Texas au point de priver l’une des régions les plus riches du monde d’eau et d’électricité plusieurs jours. Et le soleil brûle les plaines océaniques canadiennes…
Mais putain quel enfer !
Bref, mon combat est féministe, antiraciste, anticapitaliste et écologiste. Tout est lié. On ne survivra pas sans repenser complètement la société. Être ecolo sans vouloir repenser le modèle productiviste capitaliste est vain. Être antiraciste sans questionner l’ancrage du capitalisme dans le (néo)colonialisme et le racisme est vain. Être féministe sans lutter contre les systèmes qui nourrissent et maintiennent le patriarcat est vain (capitalisme et racisme).
Vous avez remarqué le point commun de tous ces systèmes? Ils sont iniques par essence. Ils se sont fondés sur l’inégalité entre les êtres. Le Blanc au-dessus des non-Blancs, L’homme au-dessus de la femme, le bourgeois, le patron bref le possédant au-dessus de l’ouvrier ou le travailleur.
Des systèmes de hiérarchies qui ont détruit des territoires, anéanti des peuples, asservi un genre, esclavagisé et colonisé un continent. Des systèmes destructeurs.
Qui ne se laisseront pas réformer.
La planète brûle, si on n’abolit pas ces systèmes, elle s’en chargera. Elle les fumera. 
Et nous avec.

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