Couscouma à la rescousse : Se faire du bien avec la cuisine de maman




Prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin de son alimentation. Quand on oscille entre l’envie de rien et les envies incontrôlables de tout, trouver un équilibre est un challenge assez épuisant. Et c’est souvent en mode déprime, quand on aurait le plus de besoin d’un bon plat rassérénant et réparateur pour le corps et l’esprit, que l’on est le moins disposé à le faire. Mais oui, contre la dépression, la cuisine est un allié.

Couscouma comorien au Kefir et farine semi-complète Bio 

Pendant trop longtemps, on a opposé se faire plaisir et se faire du bien. Ce qui nous ferait plaisir n’est effectivement pas toujours bon pour nous. Ce qui nous ferait du bien, n’est pas toujours une partie de plaisir. 

Toujours dans l’approche holistique de ma pratique spirituelle et militante, j’ai commencé à suivre pas mal de comptes qui revalorisent la cuisine afro avec une approche de bien-être et de fierté culturelle. Vegan parfois. Décolonisée souvent. Ces comptes rappellent qu’avant d’être des clichés des bobos blancs gentrificateurs, les aliments, plantes et épices bien-être sont largement issus des traditions minorisées par la culture occidentale. Le quinoa, l’avocat, le kombucha, les super-aliments dont on nous vante les bienfaits pour la santé physique et mentale sont les mêmes que nous avons longtemps mis de côté sous l’étiquette fourre-tout « d’exotique ». Pas grave, ils s’approprient tout et on se réappropriera tout et plus encore. 

Inspirée par cette approche radicale de la cuisine comme outil pour me soigner, affirmer mon identité, me nourrir et exprimer ma créativité, j’utilise aujourd’hui de plus en plus la cuisine comorienne pour expérimenter et trouver l’équilibre entre « se faire plaisir » et « se faire du bien ». Concrètement ça donne ce plat de kuskuma au blé complet accompagné de dhal ou comment me faire plaisir avec un de mes plats préférés en faisant du bien à mon moral et à mon système digestif.

Le kuskuma est comorien mais il est surtout le cousin jumeau du chapati indien. À la base, il est fait de farine, de ghee butter et d’un peu d’eau. C’est une galette quoi assez revigorante et délicieusement parfumé par le ghee butter dans lequel il est d’abord pétri, ensuite cuit à la poêle. Délice bo délice. Sauf que voilà, la farine blanche c’est bof bof. Nutritionnellement, c’est le néant. Un fort taux glycémique et c’est à peu près tout. C’est un plat vegan de base mais après la colonisation et le changement des habitudes alimentaires des comoriens vers des plats plus riches notamment en viande et ses dérivés, la recette comorienne comprend aujourd’hui des œufs. Pour faire du bien à mon ventre qui est plutôt susceptible, j’ai remplacé la farine blanche par une farine semi-complète et les œufs par du kefir, du yaourt fermenté garanti plein de bonnes bactéries pour les microbiotes énervés comme le mien et garanti sans lactose ! Résultat : c’est bon ! Pas de grande différence avec la recette originale si ce n’est une texture plus farineuse, une couleur caramel et un petit arrière goût de noisette pas désagréable. La farine complète est bio car quand tous les aliments non-raffinés gardent leur coque d’origine. On y trouve les vitamines et les protéines bienfaitrices mais aussi les pesticides de l’industrie agroalimentaire. Le label bio garantit qu’aucun pesticide ne trouvera le chemin vers votre estomac. Petit rappel donc que la manière dont nos aliments sont produits compte aussi pour prendre soin de soi.

Si vous vous demandez pourquoi je n’ai pas remplacé le samli par du lait de coco ou de la crème fraîche par exemple, dites-vous que mon plaisir à manger du kuskuma est justement là. Ce côté parfumé, ce parfum qui me rappelle les bons petits gâteaux de mon enfance, c’est tout mon bonheur à manger et à préparer des kuskuma. Et surtout pour moi, le gras n’est pas l’ennemi du bien. Enfin, le bien-être se trouve  aussi dans la préparation, le temps requis pour malaxer, chouchouter une pâte, c’est un moment de concentration mais aussi d’abandon. On cuisine et dans la tête, ça gambade. 

On engage le corps et l’esprit.

On se fait du bien mais surtout beaucoup plaisir.

Recette anti-crise d’anxiété:

- prière (5min)
- musique relaxante (10min)
- yoga (20 min)
- couscouma (30 min)

Résultat: ça va mieux, mais je me sens encore sur les dents alors je prévois un exercice de respiration avant d’aller au lit ce soir histoire de m’assurer un sommeil réparateur.

Recette couscouma de la rescousse pour une personne stressée:

- 2 grosses Poignées de farine semi-complète
- 2 grosses cuillères à café de ghee
- une cuillère à soupe de kéfir
- un peu d’eau salée 

Malaxer jusqu’à obtenir une pâte homogène, souple et non-collante. Former deux boules moyennes, abaisser la pâte en une galette ronde. Badigeonner la galette de ghee, faire un trou au milieu et en rouler les bords de l’intérieur vers l’extérieur, passer ce boudin de pâte entre vos mains jusqu’à ce qu’il forme un cordon, l’enrouler sur lui-même en forme d’escargot et abaisser de nouveau la pâte. Faire cuire dans une poêle à feu moyen en badigeonnant de ghee Jusqu’à ce que le couscouma soit blond doré et bien feuilleté.

Enjoy !

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