Covid19 : Capitalism is lonely ou quand le macronisme nous livre à nous-même

Au milieu de ce chaos épidémique, ce qui me frappe le plus, plus que la communication zig-zagante du gouvernement, plus que la sur-mortalité des nôtres, plus que l'impréparation des décisionnaires...

C'est notre solitude.



Vous avez remarqué comment, par les mesures floues et non-contraignantes adoptées récemment par Macron,
Notre "leader" a déplacé le poids de la responsabilité du choix, sur nos épaules ?
Nous sommes faces à nous-mêmes et nous devons décider, seuls, pour nous et les autres des moyens de se prémunir et de protéger les autres du risque d'infection.
Ce n'est pas étonnant, le capitalisme est une idéologie qui met l'individu au centre, devant le collectif.
Mais c'est frappant quoi...
Les propriétaires doivent décider seuls s'ils suspendent leur loyer.
Les restaurateurs doivent décider seuls s'ils maintiennent leur activité et doivent trouver (ou pas), seuls, les moyens de protéger leurs employés.
Chaque personne doit décider seule, si elle prend le risque d'être contaminée en allant travailler ou le risque de perdre ses revenus en n'y mettant pas les pieds.
On est tout seul à devoir décider d'appeler le 15 ou de se déplacer voir le médecin, et beaucoup de ceux qui ne veulent pas gêner ou encombrer les secours débordés, ne le feront pas et mourront,
Seul.
Parce que le capitalisme comme le coronavirus, nous impose la solitude pour survivre, mais aussi pour mourir.
Car seuls sont ces centaines de personnes aujourd'hui, en train de se battre contre la maladie et dans l'impossibilité de s'appuyer sur la présence de proches de peur de les voir aussi emportés par la maladie...
Pour beaucoup de gens, la politique, le social, la race, l'humain sont des choses différentes. Elles sont en réalité inextricablement liées... Quand Angela Davis nous parle de genre, elle nous parle de race, elle nous parle de classe sociale. Et le capitalisme est cette idéologie magique qui gomme les contours de ces catégories pour qu'on ne se voit que comme d'incompressibles minuscules unités de production qui n'avons de pouvoir que sur nous-mêmes...Et encore.
J'ai beau savoir qu'il existent des féministes de droite, mon féminisme est inextricablement liés à ma soif d'égalité sociale. Et je sais bien qu'il y a des réacs de gauche, mais une fois que j'ai décidé de me battre pour que me soit étendu la pleine entière humanité que l'on me doit et tous les droits qui vont avec, je ne peux pas pas nier ce droit à tous les êtres également discriminés et niés dans leur humanité.
Et naturellement, il y a des racisés de droite et réacs, mais en tant que femme noire et musulmane, ma couleur de peau et toute l'expression physique, sociale et culturelle de mon appartenance aux peuples afro-descendants me font adhérer à tout son héritage et désirer plus que tout l'abolition des systèmes d'oppression conçus pour les asservir. Le capitalisme fait des parties des premiers d'entre eux.
Alors seule, je ne me sens jamais seule. Les esprits de trop d'ancêtres m'accompagnent. Le souffle de trop de combattantes attise mon désir de changement. Et l'aura de mes soeurs et de mes mères avant elles me protège. Et c'est dans l'ombre bienvenue de leurs pas, que je traverse le parcours du militant à travers le désert ardent de la société néo-libérale de 2020.
Soeurs, collègues, confréries, voisins... trouvez vos auras protectrices. Avancez soudés. Pas par affinités mais par intérêts communs. Et comme je crois que les intérêts du plus grand nombre sont convergents. Si on avance ainsi groupés, on ira pour 99% des gens, dans la même direction.
On ne peut pas se reposer sur le pouvoir en place. C'est tragique que beaucoup l'aient découvert au hasard de cette pandémie devant un état incapable de répondre aux besoins de base de sa population la plus exposée.
Le pouvoir, maintenant vous le savez, il est en nous.

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