Comores, Mon Amour

 Je relève le Challenge Comores lancé par Angela Davis

Un mot comorien que j'aime :

Bawua

J'aime le mot bawua pour pleins de raisons déjà parce que je suis obsédée par les fleurs. Les motifs fleuris, les bouquets de fleurs, leur parfum, je trouve ça très beau. Les fleurs me parlent.

Ensuite j'aime l'homonymie avec le verbe ubawua comme lorsque on dit "nibawuwe" = "nikehambali" (en gros, laisse-moi tranquille)

Bawua pour moi, c'est une fleur mais avec des épines. À admirer de loin.

Un beau souvenir des Comores :

J'en ai tellement... on va dire une nuit de conte sur un mkeka où moi et mes soeurs luttions avec plus ou moins de succès contre le sommeil pour écouter les hale racontés par notre grand-mère. Une nuit en particulier, nous avions veillé très tard, le baraza était juste à côté de la route mais on n'entendait vraiment rien d'autre que nous.

La nuit nous appartenait.

Le ciel était constelé de traînées d'étoiles si fines que l'on aurait dit du sable scintillant sur fond bleu reflet argent. La lune était haute et pleine, on y voyait comme sous un néon. J'aurais voulu étirer cette nuit comme un élastique et qu'elle ne finisse jamais. J'aurais voulu la graver dans ma rétine et la partager avec mes enfants un jour, après. Mais cette nuit est restée aussi insaisissable que mémorable. Je ne sais plus si c'était Mama Bey (Mgu Nam rehemu) ou Ma Soulé (Mgu nam pve unono) qui nous contait....et tous ces halés sont restés suspendus dans cette nuit ou s'en sont allés.

Une particularité culturelle que j'ai du du mal à apprendre : compter l'argent

J'ai toujours honte quand à volo volo je dois demander ça fait combien en français lol Je suis nulle en calcul mental c'est pour ça, sinon c'est très simple. (Non lol) ça fait combien zihwi mfukare na mongo mirandaru na che pas quoi (y a toujours de la monnaie en plus)

Une particularité culturelle que j'aime :

La palabre ou les mahadisi, je sais pas si c'est une particularité culturelle comorienne en tant que tel mais la manière très formelle avec laquelle un parent, un soupirant ou un ami va te dire "amdjo pvira pvanu masihu ngamina mna hadisi tsiyo nandzo ni hwambiye". Un hadisi ça peut aller du sermon au secret, de la déclaration au ragot, bref... les loongues discussions au rond point, sur les places, ou sur les terrasses, mon kiff.

Un prénom féminin comorien que j'aime :

Il y en a tellement... les prénoms de mes (arrières)grand-mères mgu nawa rehemu Pawuni (pièce d'or), Loulou..

Un prénom masculin comorien que j'aime :

Kadeziha, c'est le nom d'un de mes ancêtres - celui que l'on ne peut insulter (tellement il est irréprochable)

Une chanson comorienne qui m'émeut :

Je ne connaît pas le titre mais la chanson de salim ali amir qui commence par:

Hu hoza mwandzani

Ye lawa dunyani

Haka mna idjana

Kadja wona raha

Maeshani hahe

Ha wana na uwade wapewu

Hakana djitihadi

Na twamaya rohoni

Un lieu là-bas où je me sens bien :

La plage.

Ma berceuse préférée :

Je dirais Yowa mwana de Zainaba Ahmed

Une valeur que j'aime :

La fierté (team Wafahari)

Un proverbe que j'aime :

Je n'en connais aucun mdr

Un plat que j'aime :

Y en a trop... ndrovi ya nazi ya nfi (bananes vertes au lait de coco et au thon) Ceux qui ont goûté savent pourquoi

Un fait historique/politique que j'aime :

La révolte lycéenne de 1968 quand la radio coloniale a essayé de faire passer les jeunes Comoriens qui s'étaient porté au secours des rescapés d'un crash à l'aéroport de Moroni-Ikoni pour des pillards.