Don't Touch My Hair (Part 2)







"Parachute"



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Note d’intention Contribution n°2 : « Parée à chuter »




Lors de l’atelier d’écriture Ataye sur le thème « Don’t touch my hair », il a été fait mention d’une chanson que les femmes soudanaises chantaient en se faisant les tresses pour célébrer leurs cheveux. Cela m’a inspirée pour cet exercice de création d’un calligramme. La focale n’est pas sur le dessin mais sur le texte. Il illustre sur la forme et le fond l’ambivalence de mon rapport avec mes cheveux. Les mots partent dans deux sens différents : le début se décline en colonne sur le crâne, la fin forme un arc ininterrompu autour de l’afro. Je ne considère pas mes cheveux comme faciles. Parfois ils me désespèrent, parfois ils ne sont qu’accessoires, parfois je m’en sers de doudou.  Je suis légèrement trichotillomane. Quand je suis anxieuse, je tripote et triture mes cheveux, quand j’y sens un nœud ou une fourche, je les arrache. C’est un geste répétitif que je fais machinalement et qui me détend. Je voulais que ce paradoxe transparaisse dans le texte. Mes cheveux me donnent du soucis mais quand je suis soucieuse, ils me permettent de me vider l’esprit. Le « Don’t touch my hair » s’applique à l’Autre, pour moi les toucher est un besoin presque frénétique. Un paradoxe que l’on retrouve dans les descriptifs employés. Ils sont « chapelet » en référence à l’expression  avoir les cheveux « grainés » pour dire très crépus et à ma manie, au caractère sacré que peut revêtir les cheveux des Noires, ils sont un « bouquet » et des « plumes » car ils sont légers et se « dressent » vers le Ciel mais aussi « arme », « épines », « sacerdoce », « croix ». Le terme qui incarne cette dualité est « sel », connoté négativement ou positivement, selon qu’un plat en manque ou qu’on en verse sur une blessure.



Transcription du texte « Parachute»


Au dessus de mes oreilles se dressent

Ma fierté, mon sacerdoce.

Cette couronne d’épines te blesse ?

C’est mon arme contre le Néant,

Mon chapelet qui ceint mon front,

Un bouquet épanoui de plumes de paon,

Ma croix, mon sel, mon pot de chair,

Ma main plonge en toi quand mon pied se perd,

Tu es mon parachute quand je me fous en l’air.



Biheri




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